mardi 27 novembre 2012

L'anesthésie chez le chihuahua


Les conseils lors de l’anesthésie et de la chirurgie des chihuahuas, sa prise en charge.

Les chihuahuas sont des chiens miniatures aussi leur très petite taille impose d’être particulièrement rigoureux dans la prévention des risques anesthésiques et de de veiller tout particulièrement aux points suivants dans la prise en charge anesthésique:

  • L’hypothermie
  • L’administration des anesthésiques lors de la pré-anesthésie et le maintien par l’anesthésie gazeuse
  • La ventilation afin d’éviter l’hypoventilation et l’hypoxie
De façon générale les interventions dites de "convenance" sont peu invasives, réalisées chez des animaux jeunes, en bonne santé et sont de courte durée. Le risque anesthésique est donc faible et la réanimation péri-opératoire simple. Cependant il convient d’être particulièrement vigilant pour les races miniatures comme les chihuahuas.

Voici les étapes de la prise en charge anesthésique .

  1. Evaluation pré-anesthésique
Une évaluation pré-anesthésique est un prérequis indispensable. Il comprend le recueil d’un historique médical et un examen clinique complet avec une attention particulière aux fonctions cardiaques et respiratoires.
Dans notre clinique nous recommandons d’ailleurs une consultation préalable à toute intervention chirurgicale pour un chihuahua que nous n’avons jamais eu encore le plaisir d’examiner et de connaitre. Cette consultation fait partie intégrante du protocole anesthésique.

Les examens complémentaires ne sont pas systématiques et dépendent des conclusions de l’examen clinique. En effet, il est probable que ces examens, réalisés chez des patients jeunes et en bonne santé, soient normaux ou que les modifications trouvées soient insignifiantes pour influencer le protocole anesthésique. Tout cela aussi, pour éviter des coûts supplémentaires qui n’apporteraient pas d’informations utiles et pertinentes.
A contrario, à partir d’un certain âge (8 ans environ), ils sont fortement conseillés.

  1. Protocoles anesthésiques
Il existe de nombreux médicaments et protocoles différents utilisables en anesthésiologie. Il n’y a pas de restriction de molécule dès l’instant où les bonnes pratiques d’anesthésie sont respectées. Ces bonnes pratiques passent, entre autre, par le respect des étapes de prémédications, d’induction intraveineuse et d’entretien ainsi que la prise en charge de la douleur.

Les meilleurs protocoles restent ceux fréquemment utilisés par le praticien.

Notre arsenal de produits d’anesthésie a fortement évolué en 10 ans et actuellement nous avons à notre disposition de nombreuses molécules qui permettent parfaitement de nous adapter à différentes situations, même les plus à risque.  En cas d’insuffisance cardiaque connue et évaluée par exemple, nous utilisons un protocole diffèrent,  qui nous permet d’avoir le moins d’effet possible à la fois sur les fonctions cardiaque et respiratoire.

  1. L’hypothermie
L’hypothermie est systématique lors d’une anesthésie et ne doit JAMAIS être négligée, en particulier chez les patients de petit gabarit comme le chihuahua.  Des mesures simples comme une alèse lors de l’intervention voir des bouillottes sont mises en place pendant l’acte chirurgical.  Nous disposons également à la clinique d’une couveuse pour « bébé » qui permet de réchauffer efficacement et rapidement les chihuahuas pendant la période de réveil.  Lors d’interventions longues ce dispositif est parfaitement adapté car c’est de loin la méthode la plus efficace pour permettre un retour à une température normale progressive, sans risque de brûlures.
Babou dans la couveuse



  1. L’hypoventilation
L’apnée (à l’induction par exemple) est possible, l’hypercapnie (chez les patients obèses ou lors d’intervention longues) et l’hypoventilation sont à anticiper systématiquement. Il est bon de rappeler que les chihuahuas, comme toutes les races miniatures et les bouledogues, sont sujets au collapsus trachéal.

Pour cela il est nécessaire de mettre en place une sonde trachéale (tube en plastique qui est placé,dans la trachée après la prémédication et donc pendant son sommeil).  Cette sonde est reliée à un appareil d’anesthésie gazeuse qui permet d’une part l’apport d’oxygène et le contrôle de la respiration, mais aussi d’autre part, un contrôle du degré d’anesthésie avec la possibilité de prendre en charge la suite de l’anesthésie par un gaz anesthésiant volatile (si le patient commence à se réveiller).
Cette sonde est reliée à un appareil  qui indique par un signal sonore chaque respiration du patient et une alarme se met en place en cas d’apnée prolongée.


L’intérêt de l’oxygénation chez les patients anesthésiés et son contrôle sont essentiels et font partie des mesures préventives à mettre en place.


  1. Avantages de l’anesthésie gazeuse pour l’entretien du sommeil
Le circuit anesthésique est un circuit à bain ouvert qui créer un mélange entre de l’oxygène et un gaz anesthésiant (isoflurane). Ce mélange est totalement modifiable et adaptable à la demande. Cela permet ainsi de gérer de façon optimale ce que l’on appelle l’étape de l’entretien de l’anesthésie.
Lorsque le patient présente un état « d’endormissement » profond le débit du gaz anesthésique est diminué ou arrêté, au contraire en cas de réveil le débit est augmenté.

A contrario, sans un circuit anesthésique, l’anesthésie est maintenue en cas de besoin par injections intraveineuses. Sa maîtrise est donc beaucoup délicate, d’autant plus que les volumes nécessaires sur les races miniatures sont faibles.

L’anesthésie gazeuse permet donc d’adapter rapidement, de la meilleure façon et avec un maximum de sécurité, l’entretien de l’anesthésie.


  1. Monitoring du patient pendant l’anesthésie
Pour assurer la sécurité du patient le monitoring  (mesures instrumentales) suivant est recommandé pendant l’anesthésie :
   - Fréquence cardiaque et électrocardiogramme
   - Fréquence respiratoire
   - Un oxymètre de pouls branché sur la langue qui indique la saturation en oxygène et les valeurs de C02 (dioxyde de carbone) inspirées et expirées










  1. Gestion de la douleur
Elle doit être systématiquement gérée et anticipée.
Depuis 10 ans, nous disposons d’un très grand nombre de médicaments antidouleur.
La prise en charge de la douleur doit être une priorité absolue à tout acte chirurgical.

Le patient en phase de réveil doit être surveillé et placé dans un endroit calme, chaud et à faible luminosité pour lui permettre un réveil en douceur.

  1. En conclusion
Le risque anesthésique doit être systématiquement évalué préalablement pour chaque patient, les protocoles utilisés doivent être les moins risqués et les complications éventuelles anticipées et surveiller par monitoring. Enfin, la douleur doit être prise en charge rapidement et en post-opératoire.

Tout cela dans un but ultime, minimiser au maximum le risque à l’anesthésie et apporter confort et bien-être au patient.






Dr. David PELOIS

Clinique AMIVET
123 avenue de Versailles
75016 PARIS

Tel: 01 42 88 74 17



Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire